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08 Feb

Côte d’Ivoire : Stéphane Kipré répond à Ouattara et fait le requiem de la CNC

Publié par Mireille Patricia Abié  - Catégories :  #Politique

Pour le président de l’UNG, la CNC, qui était appelée à être un véritable contrepoids au pouvoir d’Alassane Ouattara, est morte de sa belle mort du fait de l’opportunisme politique de certains
Pour le président de l’UNG, la CNC, qui était appelée à être un véritable contrepoids au pouvoir d’Alassane Ouattara, est morte de sa belle mort du fait de l’opportunisme politique de certains

Le président Ivoirien Alassane Ouattara ne veut plus extrader d’ivoiriens à la CPI alors que le procès de son prédécesseur l’ex-Président Laurent Gbagbo se tient à la Haye depuis le 28 janvier dernier. Stéphane Kipré le président de l’Union des Nouvelles génération (UNG) lui a porté la réplique le samedi 6 février dernier lors de la rentrée politique de la délégation France de son parti.

« Dites à ceux qui disent qu’ils n’enverront plus d’ivoiriens à la Haye que nous, ça ne nous concerne pas. Nous avons déjà deux ivoiriens là-bas. Donc tout le reste ne nous concerne pas ». Ces propos sont de Stéphane Kipré le président de l’Union des Nouvelles génération (UNG). Et c’est en réponse à la récente sortie d’Alassane Ouattara qui, au sortir d’une rencontre avec François Hollande à l’Elysée, parlant du procès de son prédécesseur Laurent Gbagbo qui se déroule en ce moment à la Haye, a exprimé son intention de ne plus extrader d’ivoiriens à la CPI. Le président de l’UNG a donc saisi l’occasion de la rentrée politique de la délégation France de son parti, le samedi 06 février dernier, pour porter la réplique au Chef de l’Etat ivoirien. Pour rappel, la Côte d’Ivoire en ce moment au rythme du procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo qui se tient en ce moment à la Cour pénale internationale à la Haye. Ils sont donc nombreux les ivoiriens quelque soit l’endroit du monde où ils se trouvent, à, toutes affaires cessantes, être braqués chaque jours sur leur petit écran pour suivre en direct ce procès retransmis aussi bien par la CPI que par bon nombre de chaines de télévisions internationales. Et c’est donc naturellement que ce feuilleton occupe une grande partie de l’actualité politique en Côte d’Ivoire. La récente visite à l’Elysée de l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara n’y a d’ailleurs pas échappé. Depuis le perron de l’Elysée Ado, certainement conscient de l’impact que pourrait avoir sur un processus de réconciliation qui n’a à la vérité jamais démarré, a préféré jouer à la carte de l’apaisement. "J'ai aussi suivi l'actualité et je sais que le procès de l'ex Président Laurent GBAGBO et de notre jeune frère Blé GOUDE est un moment particulier pour notre pays. Je voudrais en tant que Président de tous les ivoiriens vous exhorter à l'apaisement des cœurs. Ce procès ne doit pas nous diviser davantage ", a-t-il plaidé. Reconnaissant ainsi implicitement que la Côte d’Ivoire reste encore profondément marquée par les séquelles de la crise postélectorale de 2010-2011. Mais pour Stéphane Kipré Ouattara fait plutôt du dilatoire. Surtout que cette sortie intervient au moment où à l’ouverture de ce procès le 28 janvier dernier, la procureure Fatou Bensouda a juré la main sur le cœur vouloir engager très bientôt, des poursuites contre Ouattara et ses partisans coupables selon des organisations des Droits de l’homme, de tueries massives lors de la crise postélectorale de 2010 en Côte d’Ivoire. Le président de l’UNG a donc exhorté Ouattara à poursuivre sa collaboration avec la CPI surtout qu’’ « il y a déjà deux ivoiriens qui y sont ».

Requiem pour la CNC

L’autre sujet qui à été abordé lors de la rentrée politique du samedi denier concerne la Coalition Nationale pour Changement (CNC). Cette coalition qui avait été mise en place par le FPI, parti de Laurent Gbagbo et certains de ses alliés, notamment l’UNG, lors de la dernière élection présidentielle d’Octobre 2015. «En Côte d’Ivoire, au sein de la CNC, lorsqu’il s’est agi de faire l’union, on a mélangé l’union idéologique et l’union politique. Nous nous sommes mis dans une alliance en ayant des objectifs différents. Voilà pourquoi on n’a pas pu faire aboutir notre combat…», s’est-il indigné. Pis, pour le président de l’UNG, la CNC, qui était appelée à être un véritable contrepoids au pouvoir d’Alassane Ouattara, est morte de sa belle mort du fait de l’opportunisme politique de certains membres de cette coalition. « Quand il s’est agi d’élection présidentielle, beaucoup ont su comment on fait les demandes pour aller à la Haye. Quand on a parlé d’élections présidentielles en Côte d’Ivoire, beaucoup ont connu la route de la Haye. Beaucoup ont reconnu que Gbagbo Laurent incarnait et menait le combat de toute la Côte d’Ivoire. Mais depuis que ces élections-là sont finies, combien ont parlé?», a déploré Stéphane Kipré, dénonçant ainsi la mauvaise foi de ceux qui ont voulu, le temps des élections, se servir de Laurent Gbagbo comme marchepied pour accéder au pouvoir. Pour lui en effet, les dirigeants de la CNC qui ont fait la cour aux partisans de l’ancien chef de l’état lors de la présidentielle de 2015, auraient dû mettre comme priorité sur la table le combat de la libération de Laurent Gbagbo qui incarne aujourd’hui à ses yeux, l’icône de l’indépendance vraie de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique. Il a de ce fait donné une idée de ce qui devrait être selon l’orientation de la lutte : «La coalition qui doit être menée autour de Laurent Gbagbo qui incarne le combat de l’indépendance véritable de la Côte d’Ivoire et ne doit pas avoir un autre objectif que l’aboutissement de ce combat-là dont l’aboutissement sera sa libération. Quand ce combat aura abouti chacun retournera dans son parti et suivra ses objectifs de parti politique. On ne peut pas mener une coalition idéologique et avoir des objectifs politiques.». Notons qu’en plus de l’actualité politique nationale, cette tribune était aussi l’occasion pour l’UNG de faire le bilan de sa représentation française dirigée par M. Fréddy N’guessan.

Mireille Patricia Abié

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