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16 Mar

Benin, Niger, Congo, Sénégal : Elections sous tension ce dimanche 20 mars

Publié par Mireille Patricia Abié  - Catégories :  #Politique

Ce dimanche 20 mars sera électoral dans 4 pays africains
Ce dimanche 20 mars sera électoral dans 4 pays africains

Ce dimanche 20 mars, les électeurs de 4 pays africains sont invités aux urnes pour des joutes électorales à grands enjeux. Ce qui fait craindre des tensions.

Le dimanche 20 mars prochain ce sont au moins 4 pays africains qui vont vivre l’ambiance des urnes. Au Benin et au Niger, les électeurs seront invités dans l’isoloir pour départager les différents candidats admis au deuxième tour du scrutin présidentiel. Pendant ce temps au Congo le président sortant Denis Sassou sera en compétition avec une pléthore de candidats de l’opposition pour le premier tour de la présidentielle congolaise. Une joute électorale est également prévue ce même dimanche 20 mars mais cette fois au Sénégal et dans un tout autre registre. A l’initiative du président Macky les sénégalais sont en effet invités à un referendum constitutionnel. Et s’il est vrai que dans ces différents pays l’heure est à la fièvre électorale les contextes politiques rendent toutefois chacun des cas particuliers.

Talon…d’Achille de Yayi

Le Benin, nul n’en doute désormais, est une démocratie. Pour preuve Boni Yayi le président sortant qui va boucler son deuxième mandat dans quelques jours n’est pas candidat à la présidentielle parce que la constitution ne l’y autorise pas. Mais le Chef de l’Etat sortant à un candidat en lice. C’est son actuel premier ministre Lionel Zinsou. A l’issue du premier round qui a opposé 33 candidats ce sont finalement Lionel Zinsou porté par la mouvance présidentielle et Patrice Talon le magnat du coton qui vont solliciter le suffrage des électeurs pour succéder à Boni Yayi. Et même si bien qu’étant une démocratie au bénin le candidat du parti au pouvoir bat aussi campagne avec les moyens de l’Etat rien n’est encore gagné. Surtout que pour ce deuxième tour, en tout cas, celui qu’il a en face bénéficie lui aussi d’atouts non négligeables. A coup sûr l’affiche Zinsou-Talon n’est pas celle que le président sortant attendait dans les startings-blocks de ce deuxième tour. Et pour combler le tout Patrice Talon l’ancien ami devenu l’homme à abattre de ces 5 dernières années du régime en place a réussi le ralliement des trente autres candidats malheureux du premier tour. Surtout celui de trois autres poids lourds. A savoir Sébastien Ajavon (27,11%) Abdoulaye Bio-Tchané (8,69%) et Pascal Irénée Koukpaki (5,87%). Si bien qu’au Bénin, avant même l’échéance du 20 mars prochain, beaucoup estiment que les jeux sont déjà faits que la messe est déjà dite. Et que le président sortant devra à coup sur remettre les rênes du pouvoir à Patrice Talon le 6 avril prochain. Et cela même si en plus d’avoir Boni Yayi comme ‘’Directeur de campagne’’, Lionel Zinsou le candidat de l’Alliance Républicaine bénéficie depuis le premier tour du ralliement de grands partis : le PDR de Adrien Houngbédji et la RB de Léhady Soglo. Des partis assez implantés au Benin. Toutefois le président Boni Yayi qui est bien décidé à ‘’mouiller le maillot’’ pour la victoire de son candidat n’a pas encore dit son dernier mot.

Hama le candidat prisonnier

A l’instar du Benin le Niger voisin est aussi en campagne pour le deuxième tour de l’élection présidentielle prévue pour le 20 mars prochain. Deux candidats sont en lice : Le président sortant Mahamadou Issoufou et son grand rival Hama Hamadou. Mais contrairement au Benin, ici le tableau est beaucoup plus confus. Hama Hamadou n’est pas libre de ses mouvements. Il est en prison depuis son retour d’exil pour son implication dans une affaire de trafic de bébés nigérians. Et si le candidat prisonnier a pu bénéficier du ralliement, pour ce deuxième tour, de toute la coalition de l’opposition (Copa21) l’on comprend difficilement la stratégie mise en place pour gagner cette élection. Tant il ya divergence de vues entre le candidat et ses soutiens. En effet, alors que la Copa21 parle de boycotter le scrutin et a même appelé tous ces militants à se retirer du processus électoral son candidat bien que encore incarcéré dans les geôles du pouvoir a, quant à lui, décidé d’y aller. Il y aura donc match ce dimanche 20 mars entre Mahamadou Issouffou et son grand rival Hama Hamadou. Et au vu de la stratégie illisible du camp d’en face c’est sur que le président sortant va sortir gagnant. Mais quand on sait que l’opposition a décidé de boycotter activement le scrutin on ne peut que croiser les doigts.

Sassou…forever

Denis Sassou Nguesso (DSN) qui tient les rênes du pouvoir au Congo depuis une trentaine d’année sera encore dans les starkings -blocks le dimanche 20 mars pour conquérir un nouveau mandat. Après un référendum constitutionnel organisé aux forceps et qui lui en donne désormais le droit le président sortant est en effet candidat à sa propre succession. Pour ce premier tour du scrutin, DSN aura face à lui une opposition qui part comme d’habitude en rangs dispersés. Si bien que ce 20 mars Denis Sassou Nguesso a toutes les chances de se succéder à lui-même. Ceci, compte-tenu de la sociologie électorale, du nombre de candidats, de leurs projets de société, des stratégies de division au sein de la plateforme de l’opposition FROCAD (Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique) - IDC (Initiative pour la démocratie au Congo). Le Président Sassou peut donc gagner dès le premier tour face à l’émiettement de l’opposition. Il l’a d’ailleurs promis samedi, en campagne à Pointe-Noire (sud) : « Le 20 mars, ça sera un penalty tiré et marqué et puis c’est la victoire », a déclaré Sassou devant des milliers de militants, arborant des tee-shirts et autres gadgets à son effigie.

Oui ou Non

Au Sénégal les populations seront dimanche dans les urnes pour se prononcer sur la modification de la constitution. L’un des enjeux de cette modification c’est la réduction de la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans. Mais là ou les esprits s’échauffent c’est que contrairement à ce qui était initialement prévue le Conseil constitutionnel du Sénégal n’a pas fait droit à la requête du président Macky Sall qui souhaitait réduire son mandat en cours. Le président sénégalais Macky Sall avait en effet annoncé le 16 février la convocation de cette consultation, indiquant qu’après avis du Conseil constitutionnel, la disposition portant sur l’application immédiate du quinquennat au mandat en cours ne figurerait pas dans le projet, et qu’il irait donc jusqu’au bout de son septennat, en 2019. Résultat des comptes, ceux qui aspiraient à lui ravir son fauteuil devront donc encore patienter jusqu’en 2019. Il ya donc désormais deux camps qui s’affrontent sur la question. Le camp du ‘’Oui’’ porté par le Chef de l’Etat et celui du ‘’Non’’ conduit par l’opposition et une bonne partie de la société civile. Des mouvements citoyens font campagne pour le non, accusant le chef de l’Etat d’être revenu sur un engagement pris lors de sa campagne présidentielle en 2012.

Mireille Patricia Abié

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