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02 May

Afrique du Sud : La justice veut poursuivre Jacob Zuma pour corruption

Publié par Mireille Patricia Abié  - Catégories :  #Politique

Cette décision de la Haute Cour de Pretoria  fragilise un peu plus le chef de l'État sud-africain.
Cette décision de la Haute Cour de Pretoria fragilise un peu plus le chef de l'État sud-africain.

Après une décision de la Haute Cour de Pretoria, le président sud-africain Jacob Zuma pourrait de nouveau être poursuivi pour plus de 700 charges de corruption dans une affaire de contrat d'armement qui date de 2007.

Il ne se passe plus de jours sans qu’il n’ai en effet maille à partir avec l’opposition, qui réclame désormais ouvertement son départ de la tête du pays, mais également avec la justice. Alors que le scandale de sa résidence de Nkandla, dont la réhabilitation a été financée à plusieurs coups de millions par l’argent public, semblait s’émousser, Zuma pourrait être poursuivi pour corruption dans une affaire de contrat d'armement qui date de 2007. C’est en tout cas ce qu’envisage la Haute Cour de justice de Prétoria. A trois mois d'élections municipales à haut risque pour l'ANC, le président Sud-africain devra donc répondre de 700 charges de corruption. Ce scandale empoisonne Jacob Zuma depuis décembre 2007, alors qu'il était chef du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC). Il avait été inculpé de corruption, fraude fiscale et racket pour la signature d'un contrat d'armement de 4,8 milliards de dollars conclu en 1999. Mais en 2009, le parquet général avait finalement retiré pour vice de forme les charges contre Jacob Zuma, quelques semaines seulement avant son élection à la présidence de l'Afrique du Sud. À l'époque, les avocats de Jacob Zuma avaient utilisé des enregistrements d'écoutes téléphoniques entre l'ancien chef du parquet et un policier de haut rang pour convaincre la justice que leur client était victime d'un complot et obtenir l'abandon des charges. Dans cette affaire, son conseiller financier, Schabir Shaik, avait été condamné en 2005 à quinze ans de prison pour avoir notamment sollicité des pots-de-vin du Français Thomson-CSF (devenu Thales). Il avait finalement été libéré pour raisons médicales en 2009, l'année où Jacob Zuma est devenu président. Sous la pression de l'opposition, Jacob Zuma avait lui-même nommé une commission d'enquête sur le scandale du contrat d'armement. Sans surprise, la semaine dernière, cette commission a blanchi le président et d'autres responsables gouvernementaux. « La commission a établi que rien ne corrobore les allégations largement répandues de corruption et de fraude dans le processus d'acquisition des armes », s'est réjoui Jacob Zuma en dévoilant lui-même, lors d'une allocution télévisée, les conclusions du rapport. Mais la justice vient de donner un avis totalement contraire. « La décision d'abandonner les charges contre M. Zuma est irrationnelle et doit être revue », a indiqué, vendredi 29 avril, le juge de la Haute Cour de Pretoria, Aubrey Ledwaba. "M. Zuma devrait être poursuivi pour ces charges », a poursuivi le magistrat. "C'est une grande victoire pour l'État de droit. Finalement Jacob Zuma doit être poursuivi, nous sommes vraiment ravis", s'est réjoui Mmusi Maimane, le leader de l’Alliance Démocratique (DA), le principal parti d’opposition, présent au tribunal. Cette décision de la Haute Cour de Pretoria ouvre la possibilité pour le parquet de rétablir les accusations contre le président Zuma et fragilise un peu plus le chef de l'État, affaibli par plusieurs scandales ces dernières semaines.

Mireille Patricia Abié

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